Au début de la pandémie, Amin Hamzaoui était à Chartres, où il évoluait cette saison en Fédérale 2. Après trois premières semaines passées avec la Croix Rouge française, le troisième ligne international belge appelé à devenir pompier est ensuite rentré en Belgique où il a rejoint les effectifs de Klinicare, un service de transport en ambulance. "J’avais des collègues qui travaillaient chez Klinicare et qui m’ont appelé en me disant, ‘viens, on a besoin d’aide, tu as les diplômes et comme ça tu verras tes parents’", nous explique Amin. "Sauf que je ne vois pas mes parents par risque de contamination. J’ai signé un contrat le temps du confinement. Je suis H24 à la clinique, j’y dors tous les jours".

Car le boulot ne manque malheureusement pas en cette période, très compliquée, de pandémie de Covid-19. "Je bosse tous les jours depuis le 6 avril, à raison de 12h par jour. On est 12 à 15 dans l’équipe et tout le monde travaille non-stop. On s’est spécialisé sur le Covid-19 et dans le transfert de patients suspects ou positifs au Covid-19. A chaque fois, la décontamination dure 1h30 à 2h. On est équipé de haut en bas. On enfile quasiment une combinaison anti-nucléaire, avec des casques de CRS".

"Ce sont principalement les personnes âgées qui sont touchées, mais on ne les respecte pas beaucoup. On les ramène dans les maisons de repos mais elles vont y contaminer d’autres personnes. On s’en soucie peu. Tout cela pour éviter des mauvaises statistiques de mortalité dans les hôpitaux", regrette Amin, amer.

Selon certains experts, le pic de la pandémie aurait été dépassé et un début de déconfinement se profile à l’horizon. Amin redoute cependant une nouvelle vague de la pandémie. "On ressent en effet une diminution du nombre de patients mais nous sommes certains que cela va redémarrer. Lors de nos transferts, nous voyons énormément de gens dehors, à Bruxelles notamment. Il faut vraiment faire attention et rester confiné chez soi, même s’il fait beau dehors".

"En essayant d’être humble, je suis sûr que la pandémie va repartir. Il y a un manque de responsabilité. Même au niveau des pouvoirs publics, on n’est pas prêt. A l’image de la police. L’autre jour, il y a eu un contrôle de police devant chez nous et même les policiers n’étaient pas équipés comme il le fallait. On est sorti pour leur donner des masques, etc.". Le Covid, on peut le contracter et le réattraper par la suite. C’est pourquoi je suis sûr que la pandémie va repartir à la hausse".

Malgré tout, Amin se veut positif et parle d’une "parenthèse très compliquée" de la vie. Au terme de laquelle il repartira jouer au rugby à Chartres.


(Photo D.R.)