"Je découvre un rugby différent certes, mais pas si différent du rugby que je connais. Ce qui change c’est surtout l’organisation pendant les entraînements. Tout est cadré, chronométré et tout fonctionne en symbiose. Tout le monde sait où il doit être, quand il doit être". Ella Amory a donc découvert un nouvel environnement depuis quelques semaines. A 18 ans à peine, elle a en effet rejoint la section féminine des Harlequins.

"Apprendre à me connaître"

Son arrivée dans le club londonien s’est fait au terme d’une réflexion personnelle. "J’ai d’abord été très indécise par rapport à mon choix d’études pour mon futur", souligne Ella. "Je me suis posée beaucoup de questions et me suis dit que faire une année à l’étranger était peut-être le moyen d’apprendre à me connaître et comprendre ce dont j’avais besoin pour être heureuse. Donc mon choix d’études et puis le métier qui allait suivre".

Ella Amory a ainsi envoyé plusieurs e-mails à gauche et à droite. Sur conseil de son ancien coach en U11, elle s’est rendue à une journée de détection des Harlequins, en "n’ayant rien à perdre puisque je ne savais pas vraiment quelles études supérieures choisir". Invitée à des entraînements dans la foulée, Ella est longtemps restée sans réponse par la suite. Jusqu’à ce que les Anglais ne lui proposent de les rejoindre.

Débutait ainsi l’aventure des Harlequins. "Je n’ai pas assez de bagage pour pouvoir dire ce qui, en termes rugbystiques, change de la Belgique. Je trouve que le jeu au pied est meilleur et plus fréquent. Je trouve aussi que les filles sont plus fortes physiquement, elles résistent mieux à l’impact, et ça joue un peu plus vite. Mais techniquement c’est pareil", détaille Ella. "Toutes les filles sont traitées de la même façon aussi, qu’on soit une joueuse pro anglaise ou une jeune Belge encore novice dans ce monde-là".

Et les qualités de la jeune Belge sont visiblement déjà appréciées puisqu’elle vient de fêter sa première titularisation en équipe réserves, le 21 septembre dernier contre Richmond. "J’ai joué 9. J’étais surprise de me savoir sur la feuille de match parce que je ne connaissais pas les codes, les combis, etc. Mais le rugby c’est du rugby, tant qu’on franchit en attaque et qu’on ne se cache pas en défense, on est sûre d’assurer".

"J’ai aussi été surprise de la confiance que m’ont accordé les coachs en me faisant jouer demi de mêlée, qui est un poste clef. J’avais un peu peur de faire un melting-pot sur le terrain mais les filles ont assuré et m’ont beaucoup aider en communiquant un maximum".

"Acquérir un maximum de qualités que je mettrai au service de mon pays"

Formée à Boitsfort dès 2011 avant de rejoindre La Hulpe en 2018 et donc d’évoluer aujourd’hui aux Harlequins, Ella Amory ne traîne pas en chemin. A 18 ans, elle fait d’ailleurs également partie du groupe des BelSevens, l’équipe nationale belge féminine à 7, et a encore participé aux Universiades en juillet. "Pour le moment, mon objectif, c’est d’apprendre le plus possible, d’acquérir un maximum de connaissances rugbystiques. Je me concentre sur ma progression ici, mais mon but c’est de performer avec les BelSevens. Et comme dit souvent Emiel Vermote (ndlr : coach des BelSevens) : ’job’s never done’. Il ne peut pas avoir plus raison, le travail n’est jamais fini, on peut toujours faire mieux, on peut toujours repousser ses limites. Donc je travaille le plus possible et le mieux possible pour acquérir un maximum de qualités que je mettrai ensuite au service de mon pays !", conclut Ella.

Et si elle peut participer à la conquête du titre en championnat cette saison avec les Harlequins, elle ne s’en privera pas !


Ella Amory sous les couleurs des Harlequins. (Photo D.R.)


(Image Harlequins Women/Facebook)