"Je vais faire tous les matchs de la France, plus quelques autres. Soit en tant que médecin de match soit comme médecin vidéo, pour les commotions". Laurent Simar est un homme heu-reux, lui qui a l’opportunité de vivre la Coupe du Monde en France de l’intérieur, au propre comme au figuré. "Nous sommes 15 médecins dans le stade, il y a par exemple un urgentiste, un orthopédiste,… Mon rôle en tant que médecin de match est de m’assurer que tout soit en ordre, que tout se déroule bien. C’est donc plus de la coordination que de l’opérationnel. Pas de geste médical à poser, sauf catastrophe bien sûr".

Laurent Simar a donc débuté en fanfare lors du match d’ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande ce vendredi 8 septembre. "Et j’ai fait Australie-Géorgie le lendemain. L’organisation est en effet très attentive à l’empreinte carbone. On se déplace le moins possible et essentiellement en train. Mon prochain match, c’est ce jeudi avec France-Uruguay".

Mais comment est-il arrivé à décrocher sa place pour France 2023 ? "J’ai donné beaucoup de formations niveau 2 à Marcoussis. Je m’entends de mieux en mieux avec les gens de la Fédération française, que j’ai d’ailleurs dépannés à plusieurs reprises. A Amsterdam en début d’année, ils discutaient sur le fait qu’ils seraient bien d’avoir un médecin indépendant, qu’il soit francophone, qu’il soit formé World Rugby,… Je les ai regardé… Puis ils se sont tournés vers moi pour me proposer le poste. J’ai hésité pendant longtemps, mais au bout de 4 secondes, j’ai accepté", sourit Laurent.

Celui qui est aussi médecin de l’équipe de Belgique à XV et au Rugby Club La Hulpe vit donc actuellement un rêve éveillé. Tout en gardant les pieds sur terre. "Je continue à travailler à mon cabinet pendant la Coupe du monde. Je suis rémunéré mais cela ne ferait pas un mois de salaire. Et puis ça ferait beaucoup de temps à ne rien faire puisque je ne suis actif que pendant les matchs".

Et quid de l’après Coupe du monde ? "Je ferai peut-être quelques matchs de Top 14. Mais tout peut m’intéresser. Je suis comme un gamin qui prend ce qu’on lui donne. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. J’aime aussi faire des tournois à 7, j’étais notamment présent à Toulouse cette année".

2023 restera clairement un grand cru dans la carrière (sportive) de Laurent Simar, lui qui a également fêté au printemps dernier son 10ème anniversaire au service des Diables Noirs. "Je ne retiens pas vraiment un moment fort ou majeur de ces 10 années, c’est plutôt toute une série de petits moments. La vie avec les joueurs est une expérience enrichissante et différente de ce que je vis en cabinet", détaille le médecin du XV de Belgique, qui ne vit forcément pas les matchs de la même manière. "Il faut faire un effort pour être détaché. Comme lors du match contre la Pologne aux Pays-Bas en mars, qu’il fallait absolument gagner. Il fallait rester focus sur le médical. On ne regarde pas le match, on regarde par exemple comment le joueur se relève après un plaquage. Il faut rester concentrer sur ce pour quoi on est là. Ça devient une seconde nature. Tout le reste, ce sera après, on fera la fête ou non".