Sportkipik.be : Aïtham, ce samedi 6 mars, étape d’importance avec ta première feuille de match en Nationale avec Suresnes pour aller affronter Albi en déplacement. Quelles impressions ?
Aïtham Meksoud : Franchement ? C’était comme dans un film. La journée est passée super vite avec le départ à 04h00 de Suresnes, l’arrivée dans le stade d’Albi, le match, évidemment, puis le retour à minuit. Une expérience incroyable et presque irréelle.
S : Et sportivement ?
A.M. : On savait que ce serait très dur contre Albi, surtout pour moi et les deux autres espoirs qui étaient repris. Mais paradoxalement, ça enlève de la pression. Quand je suis entré pour la deuxième fois (ndlr : après être monté 5 minutes en première mi-temps sur le carton jaune du pilier droit titulaire), le match était plié et la consigne était claire : se donner à fond, s’amuser et montrer de quoi on est capable.
S : C’est tout de même impressionnant de te retrouver à ce niveau, quelles ont été les étapes pour y arriver ?
A.M. : Je n’ai jamais voulu mettre mes études au second plan, mais j’ai toujours eu en tête d’aller jouer en France. Du coup, cet été, dès que j’ai eu mon diplôme de secondaires en poche, j’ai cherché tous azimuts en France avec l’aide de mon coach du BUC et de l’équipe d’Algérie. Finalement, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le centre de formation d’Agen, mais sans aucune certitude de jouer ne serait-ce qu’un match avec les espoirs, ou de rejoindre le « Campus » de Suresnes avec une offre plus cohérente sportivement et du point de vue de ma formation grâce à la proximité de Paris où j’ai pu commencer des études d’éducation physique.
S : Quand on voit le nombre de matchs qu’on a pu jouer en Belgique, tu as choisi la bonne année pour partir !
A.M. : C’est clair !
S : Comment s’est passée ton arrivée au club ? Gros changement d’ambiance ?
A.M. : Quand je suis arrivé, j’ai d’abord intégré ce qu’ils appellent le « campus » avec d’autres espoirs. J’ai retrouvé Samuel Couplan qui venait de Boitsfort, ça m’a aidé. J’ai beaucoup bossé parce que je devais me mettre à niveau, surtout techniquement, mais j’ai vite compris ce qu’on attendait de moi et j’ai tout donné pour y arriver. Le deuxième choc était en janvier, quand j’ai intégré l’équipe première pour les entraînements. Là, c’est surtout physiquement que j’ai dû rattraper. Ce qui m’a choqué est la différence de vitesse de jeu. Ça joue beaucoup, beaucoup plus vite.
S : Les prochaines étapes maintenant ?
A.M. : Au club, tout peut arriver. En tant que pilier, on peut toujours avoir besoin de nous, mais il n’y a aucune certitude. Ce week-end prochain, c’est le déplacement à Tarbes, ce serait génial d’en être. Mes objectifs sont aussi du côté de l’équipe d’Algérie. Il y a un stage prévu puis deux matchs contre le Sénégal et l’Ouganda. Après avoir joué avec des équipes d’âge, ce serait une consécration d’être repris en équipe première.
S : Sinon, il y a bien quelque chose qui te manque dans le rugby belge ?
A.M. : Si je devais dire quelque chose, je dirais que c’est le jeu un peu plus spontané et avec plus de folie. Ici, j’apprends beaucoup, mais tout est plus contrôlé.
S : En tout cas, on continuera à te suivre avec attention et beaucoup de plaisir !