De passage dans le Namurois par une magnifique journée de l’été indien, je me suis arrêté au nouveau terrain (synthétique) de NAMUR situé dans un nouveau complexe sportif ….en devenir.
Jean Heirwegh. |
Nouveau terrain synthétique brillant sous le soleil, pas d’ombre et pas de vent.
Un public plutôt Namurois, un verre de HOUPPE dans la main droite et...dans la main gauche, assistait à cette rencontre féminine de la tribune couverte et à l’ombre.
Pour situer la rencontre, il faut se rappeler que les West-Flandriennes évoluaient déjà la saison dernière en Division 3 et que, cette saison, elles sont premières avec 3 matchs gagnés sur 3.
Quant aux Namuroises, elles viennent de la Division « Challenge » qui, sans dénigrer, est d’un niveau inférieur à la D3, et n’ont encore gagné qu’un match sur 3.
Le combat était donc, sur papier, inéquitable et une victoire de Waregem pouvait être attendue.
Elisa Daelewijn et Céline Six. |
Du point de vue des gabarits, Namur alignait une équipe solide (je reste poli pour ne pas être taxé de misogynie) devant tandis que les West-Flandriennes étaient quasiment toutes formées sur un moule de gazelle. Cela influencera sur la tournure du match.(Voir les commentaires et les interviews ci-dessous).
Dès la cinquième minute, les Escargots (nom masculin !) marquent leur territoire en inscrivant un essai qui ne sera pas transformé. 5-0
Namur domine la situation et les filles de Waregem ne parviennent à passer qu’à la 35ème minute en allant écraser le cuir dans l’en-but local. L’essai n’étant pas converti, Waregem égalise aux oranges. 5 - 5
Durant la pause, Paul-Henri BURRION, responsable sportif de Namur et bien connu du Rugby Belge, nous parle de son Club en nous vantant les nouvelles installations et en insistant sur le fait que durant 48 ans le Club a été trimbalé de gauche à droite sans jamais avoir un lieu fixe où Namur pouvait poser un ancrage à long terme. En effet, leurs nombreux déménagements n’ont jamais permis de s’installer « pour de bon » et de construire un Club cohérent avec une École de Jeunes, des Féminines, etc. Maintenant que le Club a un lieu « attitré » dans un nouveau stade (NDLR : encore à construire), il peut grandir.
En ce qui concerne les Féminines, elles ont passé deux saison en « Développement » et se situent maintenant en Division 3 ce qui un lourd défi.
La partie reprend et dès la 2’, les Namuroises marquent un essai, non transformé, leur permettant de reprendre la main. 10-5. Elles croient qu’un exploit est possible et dominent sans toutefois concrétiser sauf à la 10’ par un essai, toujours non-transformé, portant le score à 15-5 en leur faveur. Les LADIESNOSAURES -nickname des joueuses de Namur- maintiennent leur domination durant 15 minutes puis commencent à assumer la fatigue, les avants ne se regroupent plus et les placages commencent à se faire rares. De leur côté, les filles de WAREGEM commencent, tardivement !, à prendre conscience de leurs possibilités vu leur gabarit de « gazelles » et prennent le dessus, deviennent plus « agressives » (au sens noble du terme), progressent dans le camp local et percent, facilement, le rideau Namurois qui paraît sans réaction. Waregem marque coup sur coup deux essais transformés portant le score à 15-19 en leur faveur.
Emma Cremer et Mathilde Fanuel. |
Les Escargot(e)s encaissent le coup mais on sent que le manque de condition physique et la désorganisation qui en résulte ainsi que l’absence de placages vont leur jouer un mauvais tour et que, malgré le petit écart, la remontée sera très difficile.
A la fin du match, pour conclure, les West-Flandriennes marquent un essai en coin non transformé portant le score final à 15-24.
La défaite des Namuroises est peut-être amère mais vu le contexte du match décrit en début d’article, elles peuvent considérer qu’elles ont fait un « bon match »(good game). Elles ne peuvent que s’améliorer et progresser.
Quant aux Flandriennes, si elles y avaient cru dès le début de la rencontre et avaient ouvert à outrance sur leurs trois-quarts, elles auraient peut-être créer l’exploit.
A la fin de la rencontre nous avons interviewé les capitaines.
Elisa DAELEWIJN - n°9 Capitaine de Waregem (à gauche sur la photo) aidée pour la traduction par Céline SIX (à droite) :
"En première mi-temps, Namur était bien plus forte grâce à leur pack. Nous reconnaissons que dès le début du match, nous avons eu peur.
En seconde mi-temps, nous avons pratiqué notre jeu et la vitesse de nos arrières a fini par payer.
Le match était « fair » et équilibré dans l’ensemble. A la fin du match, on a montré que les deux équipes étaient équivalentes.
Nous nous sommes bien amusées".
Mathilde FANUEL n°12 Capitaine de NAMUR (à droite) « soutenue » par Emma CREMER (à gauche)
(NDLR : La capitaine ayant « reçu » un œil au beurre noir sur l’œil droit, ne voulait pas être photographiée vu son état. C’est pourquoi elle a été photographiée de profil et qu’elle était soutenue moralement par une équipière. Je suppose qu’elle a fait sensation au mariage auquel elle devait assister durant le week-end.)
(Voulant en terminer rapidement vu son état, l’interview a été quelque peu chaotique !)
"J’ai été « out » lors de la première action. Nous avions la motivation et voulions mettre la pression.
Il y avait beaucoup de nouvelles parmi nos trois-quarts. Nous sommes toutes très fatiguées".
Reportage et Commentaires : Jean HEIRWEGH
Photos : Jean HEIRWEGH et RUSSEL JOSTE