"Quand j’ai commencé en 2017, il n’y avait plus du tout d’arbitres féminines. So venait d’arrêter. Coralie aussi (ndlr : So De Baere et Coralie Gréban). Il y a ensuite eu une formation exclusivement féminine. On était une dizaine à y participer au Kituro, dont Anne-Gaëlle Mahaux et moi notamment. C’est comme ça que je me suis intéressée à l’arbitrage", se souvient Adèle Robert, également ancienne joueuse. "Le but de cette formation était que des filles accrochent à l’arbitrage. Suite à cela, il y a eu un petit boom en nombre d’arbitres féminines, avec 5-6 filles qui arbitraient régulièrement".

Mais depuis, plusieurs d’entre elles ont quelque peu mis leur sifflet de côté, pour différentes raisons. "On n’est plus aussi nombreuses", confirme Adèle. "Il y a des discussions avec la Commission des Arbitres pour promouvoir l’arbitrage féminin. Il y a par exemple une volonté à Rugby Europe de faire arbitrer les compétitions féminines par des arbitres féminines. On pourrait faire la même chose en Belgique, le plus possible en tout cas".

Rugby Europe, Adèle Robert connaît bien, elle qui grimpe les échelons. En novembre 2019, elle était ainsi devenue la première femme à arbitrer en Trophée européen féminin à l’occasion d’une rencontre Suède-Finlande. Elle a également déjà officié lors de compétitions européennes à VII.

Même si la crise sanitaire a bien évidemment mis un coup d’arrêt à sa progression, Adèle Robert ne se fixe pas d’objectif précis pour l’avenir. "Ce serait aussi me mettre des limites. Je ne sais pas jusqu’où je peux aller. Mais pourquoi ne pas participer à une Coupe du Monde, même si ce serait comme arbitre d’en-but. A VII, à court terme, j’aimerais refaire des tournois Rugby Europe. Les exigences physiques pour arbitrer au plus haut niveau, comme les JO ou les World Series, sont très élevées, mais pourquoi ne pas rêver".

Une attitude et une expérience qui devrait inspirer d’autres (ex)joueuses ou amoureuses du ballon ovale de se mettre à l’arbitrage, alors que la Commission des Arbitres envisage de relancer des formations quand la situation sanitaire le permettra. Et que répond Adèle à celles qui redouteraient d’arbitrer des hommes en tant que femme ? "J’ai eu quelques soucis au début. Mais j’ai un gros caractère et je n’y ai pas trop prêté attention. Il y a bien eu quelques soucis au début avec des machos qui ne voulaient pas me serrer la main mais cela reste anecdotique. Au contraire, je dirais qu’il y a même plus de respect que pour les autres arbitres. Les filles ne doivent pas avoir peur. Ce n’est plus comme avant, les mentalités ont vraiment évolué".