Nous avons rendez-vous avec notre Histoire, celle que nous écrivons à force de choix. Ovale celle-ci, comme notre planète...

Nous en rêvions de cette expédition, surtout moi, depuis trois ans.
Une vie d’épargne pour se l’offrir, un peu de chance, beaucoup d’amitiés, et le « tour est joué » comme dirait la jolie Cristina Cordula (CC...).

Il aura fallu quasi une semaine avant de prendre le temps de vous écrire, tellement tout s’enchaîne. Les matchs, les trains, les avions, les métros, les hôtels, les sakés... Un rythme disons soutenu, plutôt celui d’un 3/4 que celui de votre « Number One » préféré...

J’ai plus envie de vous parler du Japon, des Japonais en ce moment. Le rugby vous le voyez dans le poste... Cependant, l’un exposant l’autre, ce sacré saké est digne des plus beaux cocktails !

Il nous aura fallu ces quelques heures de trains pour vous narrer ces aventures quelque part entre Fukuoka (à l’ouest de la plus grande île du sud) en direction de Kobé où mon steak m’attend par ailleurs !

Ce 29 septembre, du mal à s’endormir. Comme la veille d’une Saint-Nicolas de prime jeunesse, où au contraire du soir d’une St-Vé pour ceux qui l’ont vécu.
L’avion n’est qu’au soir à Charles De Gaulle mais notre train (d’Ottignies, mes amitiés sincères au ROC et à mon ami François) part tôt le matin, 50€ pp de différence obligent... Au moins, on amortira notre repas au Sheraton local.

Au Japon, tout coûte un pont. Et vu les autoroutes à trois étages, ils s’y connaissent !
Bon, revenons aux sensations, je m’égare...

Nous volons avec Japan Airlines, un fameux coucou en configuration 3-5-3, ce vol sans escale a duré une éternité. C’est simple, parti de notre Tourinnes-la-Grosse national le lundi matin, nous sommes arrivés le mardi soir à notre première destination, du coup, on est un peu désorienté...
Trois sakés plus tard on avait (j’avais) la tête à l’envers. Pour rappel, on est juste en dessous de vos pieds là... Après l’escale de Tokyo, 1er stop : Fukuoka, juste à une heure trente d’avion de la capitale nipponne. Premières impressions locales aussi, on a vite compris : politesse, ordre, propreté, finesse, sagesse, force, beauté,... Tout est réuni.

Question pratique cette fois, je m’attendais à plus petit pour la chambre d’hôtel. En fait, tout est fonctionnel, implanté avec intelligence. Les petits-déjeuners sont à l’avenant, aucun de nos codes se retrouvent au buffet, mis à part certains fruits (contrairement à Bali). Seuls nos amis français boivent du jus d’orange, nous on teste tout.
Nous n’avons pas eu l’opportunité de revendre nos deux places en excès pour France-USA, j’avais bien envie de les donner au premier visage mignon rencontré, mais comment leur expliquer ? Tant pis, le stade est comble moins deux places...
J’ose espérer à ce stade-ci de notre aventure que ce ne sera pas le cas pour les deux fois deux places que j’ai en poche pour les deux demi finales...

Quelques temples sont quand même inscrits au programme culturel que Romanne nous a concocté. Tout se déroule. En silence, posément. Un jeune Japonais est occupé à monter le Temple . :. ! Avec soin et précision, nous observons les fidèles.

Devant chaque temple, une cloche prolongée d’une impressionnante corde aussi épaisse que mes avants bras. Ils la tirent (la corde) et le son de la cloche est à l’avenant. Sans perdre une seconde, ils tapent deux fois dans leurs mains, et pensent à ceux qu’ils désirent bénir.

Les petits draps se nouent partout, comme à Bali. Les petits mots aussi en forme de cœur.

Nous voilà nez à nez avec une statue ma foi impressionnante. Un Sumo en Bronze, pas gros mais musclé. Un peu comme moi quoi...
il vous invite au « give me five », on s’exécute comme on caresserait « t’serclaes » en dessous du deuxième bureau de Philippe.
Le Sumo est reconnu comme le Dieu de la culture, de la richesse. Il est à lui tout seul un sport évidemment, j’espère en vivre une session. Il m’invite à poser mes mains dans les siennes, ce que je fais assurément.

En parcourant ces premières villes, les enseignes des restaurants me parlent bien entendu. On comprend vite le Japonais : tous les plats sont représentés en 3D et comme nos chiffres sont arabes et identiques, il suffit de connaître la table des 125 pour tout comprendre, 1000 yens équivalant à 8€.

Vu en Nouvelle-Zélande aussi : interdiction de se parquer le long des rues, avenues. Certains coins sont donc consacrés au parking, à étages. Mais comprenez ascenseurs à voiture... en plus un système aussi simple que malin empêche votre voiture de repartir sans payer. Une barre métallique bloque votre voiture dès que vous êtes parqué et jusque quand vous avez payé...

Revenons encore aux Temples : y boire de l’eau, sacrée s’il en est, vous rappelle les Onsen (source d’eau chaude). On saisit une coupelle, l’eau (très) chaude coule, et on tente de la refroidir par les moyens du bord. D’abord grâce au métal, puis en soufflant. Elle est douce à crever, à croire qu’elle sort d’un adoucisseur, d’une pureté impressionnante.

Une autre tradition au programme : la visite d’un cimetière qui en dit long sur les coutumes. Ils parlent aussi de sagesse, un peu comme une communion avec les défunts. Les pierres tombales sont impressionnantes mais quasi identiques, pas question d’impressionner le voisin... Parfois les survivants déposent un présent à côté de la pierre, parfois une canette fermée... Un peu comme si on déposait un fût à côté de notre urne ! De belles fleurs aussi.

Au vu des infrastructures d’air conditionné, on sent que les étés sont chauds ici.

Ils savent embellir leur quotidien aussi, à l’instar de ces barrières de chantiers. C’est pas idiot ! On pourrait d’ailleurs faire la promo de nos BD à travers le monde avec cette idée...

Ah, j’aperçois pour la première fois le mot Belgique. En fait non, deux fois : pour les diamants et pour la gaufre... !

Ici tout est couleur Rugby ! Les décos, les bus, les affiches, les menus, les habitants, les Fanzones (bien évidemment).

Bien, en route pour notre troisième match, Afrique du Sud-Canada ce mardi soir.
Avant de retrouver nos amis français déguisés en Napoléon, Obelix et Cie...

Amitiés ovales d’ici bas !
Romanne et Christian


(Photos Christian et Romanne Cloos)