Âgé de 35 ans et habitant Maastricht, Luc Visser a passé beaucoup de temps en Belgique, profitant de son temps libre pour vivre sa passion pour le rugby.

"J’ai commencé à jouer au rugby à l’université de Maastricht. Un club très soudé avec lequel je joue encore chaque année des matchs de vétérans. Les légendaires Johnny Kessels et Michael John Walker furent mes premiers entraîneurs. Ce sont deux hommes passionnés par ce sport. Après, j’ai voulu voir si je pouvais jouer dans un club plus compétitif", explique Luc Visser.


(Photo D.R.)

"Juste de l’autre côté de la frontière se trouvait ainsi le Coq Mosan. Le jeu qui y était pratiqué s’avérait alors beaucoup plus dur. Mathieu Lemoing était le coach de l’équipe à l’époque et il est resté l’un de mes entraîneurs préférés".

"J’ai ensuite travaillé et joué en Angleterre pendant deux ans, après quoi je suis revenu au Coq. Quand je jouais, j’entraînais de temps en temps, mais je n’ai commencé sérieusement le coaching qu’à partir du moment où je n’ai plus pu jouer à cause de blessures. Pendant la saison 2018-2019, j’ai ainsi entraîné Laakdal. Nous avons obtenu de bons résultats mais j’ai malheureusement déménagé et la distance est devenue trop grande. La même saison, j’ai également participé au lancement de l’Ambiorix RC à Tongres. La saison dernière, j’ai également entraîné les seniors du Coq".

"Lorsque j’ai commencé à entraîner, ma belle-famille sud-africaine m’a mis en contact avec de véritables instituts de rugby. J’ai ainsi d’abord visité le NWU Rugby Institute. Akker van der Merwe et Lood de Jager, entre autres, y ont commencé leur carrière. Après cela, j’ai rejoint l’équipe première de Grey High pendant quelques mois. Une expérience formidable dans un environnement semi-professionnel. Il n’était pas rare d’avoir 10.000 personnes aux matchs. Les joueurs de l’équipe première s’entraînent deux fois par jour. Le matin à six heures dans le gymnase et l’après-midi après l’école sur le terrain de rugby. C’est un rugby incroyablement rapide et dur par rapport à ce à quoi nous sommes habitués ici. L’entraîneur principal était Allan Miles. Il était entre autres spécialiste du regroupement sous la direction de Jake White. Grey High a également produit l’un des plus célèbres Springboks : Siya Kolisi. J’ai entretemps suivi un certain nombre d’ateliers à l’institut de la Western Province et j’ai bien sûr assisté à quelques matchs de Super Rugby".

Direction ensuite la Nouvelle-Zélande. "J’y avait déjà pensé durant mon stage en Afrique du Sud. Pour devenir directeur d’une High School, une formation High Performance chez IRANZ est un must. IRANZ signifie International Rugby Academy New Zealand. Cette académie pour joueurs et entraîneurs a été fondée il y a 20 ans par Murray Mexted, ancien numéro 8 des All Blacks. Avec l’aide de joueurs et d’entraîneurs de haut niveau, généralement des All Blacks, l’objectif est d’offrir une formation qui aide les entraîneurs à percer dans le sport professionnel et à donner un aperçu du rugby de haut niveau. Mon mentor pendant la formation en janvier dernier se nommait Brian Ashton, ex-entraîneur de l’Angleterre".

"Parallèlement au cours d’entraîneur avait également lieu un cours pour les joueurs talentueux, entraînés par Collin Cooper (Chiefs) et Dave Ellis (Blues). Ellis est un spécialiste des skills et m’a beaucoup appris sur la ’vision et la prise de décision’. La Nouvelle-Zélande aborde cette question d’une manière totalement différente de celle de la Belgique et des Pays-Bas".

"Le groupe se composait par ailleurs de spécialistes qui nous ont chacun parlé de leur spécialité. Parmi eux figuraient notamment Wyatt Crockett, Piri Weepu, George Whitelock, George Osborne, Eroni Clarke et Andrew Mehrtens. Pas mal non !".

"Ce qui est vraiment frappant, c’est le temps que les All Blacks consacrent à leur ’culture d’équipe’. Une culture avec bien sûr de nombreux éléments de la culture maori. Le plus impressionnant fut Mike Cron, ancien coach des avants des All Blacks. Pendant deux jours, il nous a montré comment les All Blacks s’entraînent et se préparent pour leurs matchs".

"Il existe une énorme différence au niveau de la philosophie du rugby en Nouvelle-Zélande par rapport à celle en Belgique et dans de nombreux autres pays. L’innovation et les idées inhabituelles sont réellement encouragées et presque toutes les connaissances sont ouvertement partagées. Cela s’explique en grande partie par leur histoire et leur forte identité nationale".

"Un mini-stage aux Worcester Warriors en Angleterre figurait encore à mon programme. Cela m’aura permis de pouvoir combiner les expériences de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud".

"J’espère à présent pouvoir donner un certain nombre d’ateliers dans les clubs belges la saison prochaine. J’ai commencé à me former à l’étranger parce que je pense que l’offre en Belgique est trop générique. Les différentes façons de penser le rugby dans l’hémisphère sud s’avèrent très intéressantes. Malheureusement, peu de celles-ci provenant des grandes nations arrivent jusqu’en Belgique. J’espère pouvoir combler un peu cette lacune et faire réfléchir les gens".

"Le rugby est un sport très inconfortable, mais malgré cela, les entraîneurs, et aussi les joueurs, s’en tiennent à ce qu’ils trouvent confortable. Le fait que les entraîneurs soient toujours sous pression pour performer n’aide pas. Dans l’hémisphère sud, la pression est encore plus forte, mais se transforme davantage en innovation afin de garder une longueur d’avance sur la concurrence. Un entraîneur qui entraîne pendant deux mois sans changer son système sera vite dépassé ! Essayer d’acquérir des connaissances via internet n’est pas non plus une solution ; la plus grande différence est la culture et vous devrez en faire l’expérience".

Intéressé(e) ? Vous pouvez contacter Luc Visser par e-mail via lucvisser@outlook.com ou par téléphone au 003163655492.

Remerciements à Marc Ruiters


(Photos D.R.)