Ce n’est un secret pour personne que le premier match d’une saison peut réserver des surprises pour diverses raisons connues de tous à savoir : effectifs incomplets voire peu préparés, nouveaux joueurs et juniors à intégrer, nouveaux staffs, condition physique parfois « faible », jauger les transferts, retrouver les automatismes et la cohésion, etc.

Le choc entre DENDERMONDE et BOITSFORT devait faire l’évaluation de ces deux équipes en ce début de saison qui, sur papier, risque d’être un Championnat très « fermé ».


En lever de rideau, nous avons assisté à un match très plaisant entre deux équipes « réserves » qui avaient envie de jouer. Dendermonde alignait beaucoup de jeunes plein d’enthousiasme tandis que Boitsfort s’offrait le luxe d’aligner plusieurs joueurs aguerris.
A la mi-temps, le score affichait 0-12 en faveur des Bruxellois sur un terrain en herbe en excellent état, un ciel gris voire très gris mais sec et un léger vent dans le sens du terrain.

En seconde mi-temps, le jeu restait ouvert des deux côtés avec, malgré tout, une domination Boitsfortoise. Les deux défenses étaient toutefois intraitables.
Le paquet Bruxellois dominant sur les mêlées ouvertes et fermées, privait de ballons les trois-quarts flandriens. Néanmoins, l’ « envie » des locaux était évidente mais non productive.
En fin de match, lorsque le score était de 0 à 36, les locaux ont encore la volonté de relever la tête et de vouloir sauver l’honneur. Malheureusement pour eux, sans succès.
Ce fut un match « amusant », correct mais engagé de part et d’autre avec une domination des Bleus.

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C’est évidemment le choc des équipes premières qui était attendu.
D’emblée, les Flandriens entament le match sur les chapeaux de roue et dès la 3’, suite à un essai des trois-quarts entre les poteaux , transformé, ouvrent le score 7-0.
A la 10’, toujours par ses trois-quarts, DENDERMONDE inscrit un nouvel essai transformé portant le score à 14 à 0.
On constate rapidement que les Flandriens sont plus costauds et plus puissants que les Bruxellois tant devant que, surtout, derrière où l’organisation de la ligne de 3/4 fait défaut.

A la 15’, Boitsfort aurait pu coller au score suite à une pénalité accordée à 25 mètres au milieu des poteaux. La tentative n’est pas réussie et le score reste à 14-0.
A la 30’, la mêlée bruxelloise recule face à un paquet « vert et jaune » plus conquérant qui alimente à qui mieux mieux leurs trois-quarts véloces et physiques face à une ligne désorganisée leur laissant des surnombres de 4 contre 2, parfois 4 contre 1 leur permettant de marquer un nouvel essai local qui sera transformé fixant le score à 21-0 qui sera le score à la mi-temps.
Néanmoins, les visiteurs relèvent la tête durant les dernières 3 minutes et s’installent dans le camp local sans toutefois conclure.

A la mi-temps, le match donnait l’impression d’être plié dans la mesure où les données restaient les mêmes, c’est-à-dire une équipe de Dendermonde très costaude avec des trois-quarts très véloces et très mobiles face à des avants de Boitsfort courageux mais sans beaucoup de gains de ballons tant en touche qu’en mêlée et une ligne de trois-quarts désorganisée et sans « conviction ».
Boitsfort ne fait aucun changement alors que sur le banc, les réservistes, qui avaient déjà joué le match des « réserves » avaient faim de jouer et voyaient plusieurs de leurs co-équipiers éprouver des difficultés et manquer de combativité.

Le ciel s’étant fortement assombri, le match reprend sous la pluie .
Les Flandriens reprennent sur le même mode mais, par excès de confiance peut-être, les trois-quarts jouent parfois individuellement alors que le surnombre et le mauvais placement des trois-quarts bleus étaient évidents. Ils ratèrent ainsi d’alourdir la marque.
Nouveaux essais à la 13’, dont un transformé d’où 28-0 et 33 à 0 à la 20’.
A la 25’, Boitsfort s’installe dans le camp local suite à une pénal/touche à 5 mètres de l’en-but Flandrien. Bonne prise de balle en touche suivie d’une ouverture mais la conclusion n’était pas au rendez-vous.
A la 30’ et à la 33’, deux nouveaux essais locaux dont un transformé portaient ainsi le score à 45 à 0 qui sera le score final.

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Le camp Bruxellois (joueurs, staffs, supporters) a passé une très mauvaise après-midi sur les terres Flamandes.
On a vu une équipe de Dendermonde bien préparée physiquement, des avants conquérants et combatifs alimentant des arrières costauds et véloces. Nous avons spécialement remarqué le Capitaine n°8, Néo-Zélandais, d’une grande puissance et très clairvoyant. A de nombreuses reprises, lors des mêlées ordonnées et avec un paquet qui avance, il prend le ballon dans la mêlée et le transmet au n°9 qui joue le rôle de n°10 ajoutant ainsi un joueur dans la ligne.

Tous ces atouts n’ont pas été présents à BOITSFORT qui, en plus, alignait une ligne de trois-quarts en déroute. Rien n’est perdu mais il faudra se remettre au boulot et ramener vers les terrains d’entraînement et les salles de fitness les brebis égarées. Une révision des effectifs serait un must.
La victoire de DENDERMONDE était plus que méritée par leur engagement, leur physique, leur puissance et le leur vélocité. On peut dire que BOITSFORT a subi le match.
Il y a encore du boulot du côté des Bruxellois mais rien n’est perdu.

Le reportage ci-avant peu paraître dur à l’égard de BOITSFORT mais il est, d’après votre serviteur et que cela plaise ou non, objectif.

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A l’issue du match, nous avons recueilli les impressions des deux capitaines.


GILLES GHIJSENS, n°7, Capitaine de BOITSFORT RUGBY CLUB :
« C’est le premier match de reprise avec un nouveau cycle de joueurs et d’entraîneurs et un nouveau projet.
Aujourd’hui on s’est fait humilier. Il faudra arrêter de « parler » à l’entraînement et en général.
Devant, on attend et on recule ! C’est un match à oublier. »

Vu l’ambiance plombée, nous n’avons pas voulu en remettre une couche et avons clos l’entretien.

NICK CORDING, n°8, Capitaine de DENDERMONDE :
Pour des raisons linguistiques, Nick étant Néo-Zélandais, l’entretien a été traduit par Sander VAN WASSENHOVE, n°4 de Dendermonde. (dank U, vriend !)
« Nous avons beaucoup travailler le fitness et la vitesse afin de jouer vite et en puissance. Et, ça a marché. La vitesse d’exécution des avants étaient un plan de jeu pour créer des espaces pour les trois-quarts. Le surnombre en attaque et le placement des adversaires nous ont évidemment facilité la tâche.
Nous avons fait un gros match devant (NDLR : alors que tous les essais ont été marqués par les trois-quarts mais, comme nous l’enseignent les fondamentaux, le Rugby commence devant) et avons été supérieurs en mêlées, en touches et sur les mauls. C’est quasi l’équipe-type mais il manque encore 3 joueurs : un français au n°9, un trois-quart N-Z et un 3ème ligne.
C’était un bon match qui s’est déroulé dans un bon esprit. »

JEAN HEIRWEGH

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