Gustave Gatez connaît beaucoup de monde et beaucoup de monde connaît Gustave Gatez. Rien de bien surprenant puisque l’homme possède plusieurs casquettes, outre celles d’arbitre et de gestionnaire des championnats. "Je contrôle aussi les notes de frais de mes collègues arbitres et les envoie au trésorier pour paiement", explique Gustave Gatez. "Avec le fichier que j’ai créé et qui comprend pas mal de choses, je sais aussi préparer les annexes des factures des clubs (frais de matches, amendes de matches forfaits, amendes pour les arbitres absents, amendes pour les cartons et, en fin de saison, amendes pour le quota d’arbitres par club). Tous les deux mois, je crée les annexes et les envoie au trésorier de la fédération. Les factures de match sont émises par la fédération et payées par les clubs, tandis que les frais de route sont payés par la fédération".

Gustave Gatez dispose ainsi désormais d’une solide base de données. "Le fichier a en effet été amélioré au fur et à mesure des années, avec les différentes tâches que j’assure. Pour cette année, j’ai recréé le fichier des contacts club reprenant les présidents, secrétaires et managers".

Rendue encore plus compliquée en début de saison par la crise sanitaire, la gestion du calendrier est une tâche traditionnellement lourde, voire ingrate. "Effectivement, c’est chronophage, mais je ne dirais pas ingrate, car il faut le faire et j’ai choisi d’aider la fédération depuis quelques années. Au départ, cela a commencé en discutant avec Dignate, que tout le monde connaît, qui était fort occupée et me disait ‘je dois encore faire ça et ça’. Je lui ai proposé mon aide. J’ai accepté en connaissance de cause".

Gérer les championnats s’effectue en deux phases. La première s’apparente à une phase préparatoire. "Je travaille, après mes heures de service, 2 à 3 heures par jour avant le début de saison pour préparer l’ordre de matches de qualification des ’Unders’. Pour les autres compositions, je prépare l’ordre des matches selon les classements", détaille Gustave Gatez. Dans la deuxième phase, il convient alors de modifier les divisions en fonction des inscriptions des clubs et ententes, avec parfois des changements de dernière minute, comme des modifications encore effectuées à une semaine du début des championnats cette saison. "Les demandes de reports, de remises générales, les inversions de match sont aussi de mon ressort", ajoute Gustave. "Pour les décisions non prévues, je propose toujours une solution à choix multiples, à Salvatore Zandona (président de Belgium Rugby), copie à Olivier Wellens et à Michiel Leysen, avec une analyse des choix (faisabilité et implications), puis j’applique la décision de façon stricte, en informant les clubs concernés".

Deux solutions pour la suite des compétitions

On l’a compris, le boulot ne manque pas. "Honnêtement, cela me prend plus de 20 heures par semaine", calcule Gustave, qui souligne au sujet de sa motivation : "Je suis un bénévole convaincu. Je veux rendre au rugby ce qu’il m’a apporté, et il m’a apporté beaucoup. De par ma formation militaire, je donne de la rigueur au rugby belge. Parfois, cela manque à certains et certaines".

Après l’arrêt des championnats en mars dernier, une suspension des compétitions est intervenue à la mi-octobre. Une situation inédite. "Je n’avais jamais connu cela, et je suis dans le rugby depuis 1982. Je pense que cette situation n’a jamais été vécue dans n’importe quel autre sport", estime Gustave.

Disputera-t-on suffisamment de matchs cette saison pour déterminer des champions ? "A l’heure actuelle, personne ne sait le dire. La suite, tout le monde la souhaite favorable, ou du moins de la meilleure façon qui soit. Il faut aussi aller voir ce qui se fait ailleurs comme, par exemple, la suspension jusqu’en janvier 2021 en France, mais aussi dans les autres sports de plein air. Avec la fédération, nous réfléchissons pour le moment à la manière de reprendre la compétition. Il y a deux solutions. Soit on reprend les championnats aux journées prévues au moment de la reprise, en disputant après les journées reportées. Soit on reprend là où on s’était arrêté".