En effet, au début de la crise sanitaire, nos internationales s’apprêtaient à décoller pour l’Afrique du Sud et le HSBC World Challenger Series de Stellenbosch. Depuis, six mois se sont écoulés et nous voulions prendre des nouvelles de nos BelSevens, pour qui confinement n’a pas nécessairement rimé avec repos selon les dire de plusieurs joueuses. Les entraînements ont même rarement été aussi soutenus. Nous avons recueilli les impressions de deux joueuses, à savoir Pauline Gernaey (Gent) et Manon Nairac (Kituro).
Une interview croisée avec deux ressentis différents de cette période. Quand est survenu l’arrêt des compétitions, ni Pauline, ni Manon ne s’attendait à une telle décision. Pour Manon Nairac, l’annulation du tournoi de Stellenbosch a été étrangement vécue : "Pour le tournoi du Cap (Stellenbosch) je n’ai rien vu venir. Sincèrement j’ai été dans le déni jusqu’au bout, persuadée qu’on partirait malgré tout. Quand l’annulation a finalement été annoncée, ça a été compliqué d’accepter la situation au vu de la préparation physique et mentale et des investissements des derniers mois avant le tournoi. Par contre, la deuxième vague d’annulation a été bien plus dure à digérer après avoir été confinées".
Mais le confinement n’a pas été synonyme de repos comme nous l’explique Pauline Gernay : "Pendant le confinement, chaque semaine, nous recevions un programme de préparation physique de Margaux Lalli. L’accès aux terrains et aux salles de musculation étant alors interdit, on a dû s’adapter en faisant souvent preuve d’imagination".
Si Pauline n’a pas trop mal vécu cette période, ce n’était pas le même sentiment chez Manon : "Le plus dur pour ma part était de m’entraîner seule même si, avec le programme de Margaux (Lalli), on n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer".
Heureusement, dès la fin mai, avec le déconfinement, les entraînements collectifs ont repris petit à petit comme l’explique Manon : "Vers la fin mai, début juin nous reprenions peu à peu les entraînements tout en respectant des consignes d’hygiènes très strictes : désinfection des ballons entre chaque shift, pas de contact, etc.".
Début Juillet, Emiel Vermote et Romain Huet ont décidé de concocter un petit week-end de teambuilding à Spa pour l’ensemble de l’équipe. Toutes les filles s’attendaient à un stage intensif, les coaches, eux, ont préféré opter pour des activités relax, histoire de se retrouver et de passer du bon temps en groupe. Ce week-end, Pauline l’a savouré pleinement : "Ce week-end est arrivé au bon moment ! Je pense que passer du bon temps avec l’équipe pendant un week-end a fait du bien, c’était vraiment sympa de se retrouver toutes ensemble !"
Ceci étant, nous sommes maintenant en septembre et si les championnats nationaux reprendront prochainement, il n’y a toujours aucune perspective de reprise des compétitions internationales. Et quoi de pire pour les athlètes que de s’entraîner et de garder la motivation sans objectif. Manon Nairac ne fait pas exception à la règle : "C’est effectivement le plus dur pour moi, rester toujours motivée tout en sachant que pour le moment il n’y aura pas de compétition. Je pense que nous sommes avant tout des compétitrices et que nous avons besoin de nous mesurer à d’autres équipes pour observer notre évolution suite aux entraînements, d’autant plus que les entraînements ces deux derniers mois et la préparation physique ont été particulièrement exigeants".
Mais voilà, nos joueuses n’ont d’autres choix que de ronger leur frein en attendant la reprise des compétitions nationales et Pauline s’impatiente déjà de retrouver le championnat avec Gent qui rejoint la D1 Ladies cette saison : "Avec l’entraînement que l’on a eu durant cette période, nous sommes toutes en forme et prêtes pour si un tournoi débutait. Néanmoins, le moral est bon et je suis impatiente de rejouer un vrai match avec mon club !".
Croisons les doigts pour que les BelSevens, préparées comme jamais, puisse se mesurer rapidement à l’élite mondiale. Et si, d’ici là, le cœur vous en dit, vous pouvez toujours assister à leurs entraînements les lundis soir au Stade Nelson Mandela à Neder-Over-Heembeek.
