Thibaut André est une figure bien connue du rugby belge. Fils de l’ancien international Raymond André, Thibaut compte une septantaine de sélections avec les Diables Noirs. En tant que joueur, il effectua l’essentiel de sa carrière sous les couleurs de Soignies avant de participer à la création du RUSH. En qualité d’entraîneur, il officia à Soignies mais aussi au RUSH et, depuis la saison dernière, auprès des Diables Gris et des Brussels Devils désormais.

On l’a compris : le rugby coule dans les veines du nouvel homme fort de la Ligue. Thibaut André se veut d’ailleurs être au service du rugby, francophone avant tout, mais pas que. "La vision avec le CA de la Ligue est de travailler sur les trois axes principaux qui définissent la mission de la Ligue. Ce que je voudrais c’est remettre les clubs au centre des débats, et non pas la Ligue. Que la ligue reprenne ce rôle de support aux clubs francophones, avec pour objectif et finalité de faire évoluer le rugby belge, francophone et non-francophone", explique Thibaut André.

Les trois axes de travail sont ainsi la formation des cadres, la gestion du haut niveau et le soutien aux clubs.

"L’axe de la formation des cadres est un axe prioritaire ! Nous commencerons par promouvoir et faire connaître la formation animateur qui se fait en moins de 10h, pratique incluse, et qui permet déjà d’avoir un premier certificat reconnu par l’Adeps et donc de pouvoir prétendre à des subsides Adeps", détaille Thibaut André. "Cette formation animateur est en même temps un tremplin pour donner envie de se former, de progresser en tant qu’entraîneur et de faire le pas vers le MSI, la formation initiateur (ancien niveau 1). On est aussi en train de finaliser le MSED, soit la formation éducateur (ancien niveau 2), pour en lancer une en 2022. La LBFR a pour ambition de proposer un maximum de formations de grandes qualités, de les promouvoir mais aussi de travailler en synergie avec les clubs qui organisent leurs propres formations internes."

"Le deuxième axe est donc celui de la gestion du haut niveau sous la responsabilité de la ligue. C’est à dire le Centre de formation et la formation des jeunes élites de la LBFR. Comment on va mutualiser les forces et harmoniser tout ce qui est en train d’être mis en place aussi bien au niveau du Centre de formation qu’au niveau des clubs et de leurs académies. Ces académies constituent toutes des initiatives géniales mais dans lesquelles il n’y a peut-être pas énormément d’implication de la Ligue pour l’instant. Je ne sais pas ce que les clubs veulent et c’est vraiment une discussion ouverte que l’on va avoir avec les présidents mais l’idée est d’avoir des filières qui soient clairement définies entre l’élite et les académies… Essayer de mettre de la cohérence entre les académies et le Centre de formation pour qu’il y ait une vraie politique de gestion de la formation des élites LBFR. Attenant à cela, il y a les équipes U16 et U17 qui demeurent sous la responsabilité de la Ligue. C’est très important d’offrir aux jeunes la possibilité d’évoluer dans des équipes représentatives où se rassemblent des joueurs de bon niveau venant de clubs différents. Dans cette approche du haut niveau, il y a en outre tout le travail de cohérence et de symbiose avec Rugby Vlaanderen et Belgium Rugby, car l’idée est de travailler main dans la main pour trouver la meilleure manière de fonctionner pour le bien du rugby belge".

"Enfin, le troisième axe est celui du soutien aux clubs. Un club qui veut se créer n’a pas les mêmes besoins qu’un club de Régionale 1 ou de Régionale 2, qui n’a lui-même pas les mêmes besoins qu’un club qui compte déjà 500 membres. L’idée est d’être la Ligue de tous. Cela implique une grosse phase d’écoute. Beaucoup de choses se disent au coin d’un bar mais quand il faut rationnaliser et analyser, c’est bien d’aller écouter qui a besoin de quoi et quelles sont les priorités".

"Parallèlement à ces 3 axes, la LBFR est l’interface direct avec les instances subsidiantes, dont l’ADEPS qui est le principal contributeur. Et dans ce cadre, la gestion des budgets est également une facette importante de la mission de la LBFR. Nous restons donc au cœur des projets BelSevens, Seven Masculin, U20 et U18 nationaux,… qui sont tous des projets que la LBFR soutient fortement."

Même s’il entrera officiellement en fonction le 18 octobre prochain, Thibaut André a déjà débuté différentes missions. Il y a en effet du pain sur la planche, mais le travail n’effraie pas l’homme aux multiples facettes.

"A titre personnel, c’était un bon moment et la bonne opportunité de pouvoir lier ma passion, le rugby, et tout ce que j’ai développé précédemment dans ma carrière en tant qu’ingénieur, en tant que chercheur à l’UCL, en tant que commercial dans une grosse boîte liée au spatial. Comme aussi l’expérience que j’ai eue en participant à chacune des étapes de création d’un club qui font que rugbystiquement parlant j’ai cette chance d’avoir connu et Soignies qui jouait des grands titres, et un club où l’on n’est pas sûr d’avoir un terrain. Les deux expériences font que je me sens à l’écoute de tout le monde".

"Il ne faut d’ailleurs pas uniquement se focaliser sur le haut niveau. On entend souvent la question de savoir comment devenir une grande nation du rugby. C’est une vraie question et on va s’y atteler, mais ce n’est pas la seule question. Si on veut que le rugby belge évolue dans le bon sens, il faut aussi s’occuper de la base, de tous les ’petits’ clubs dans lesquels il y a des gens au potentiel humain, au potentiel de gestion, au potentiel sportif exceptionnels que l’on connaît finalement peu en restant dans les gros clubs".