Antoine Plasman n’en est donc pas à sa première expérience en Afrique. Celui qui a coaché Boitsfort, le Kituro Ovalie et les équipes nationales belges de jeunes avait déjà officié au Kenya en 2020, au Harlequin FC. Depuis octobre dernier, il vit donc le rugby au Zimbabwe, où il a suivi son épouse en mission pour Médecins Sans Frontières.
Et rapidement, Antoine Plasman a trouvé une équipe. "Quand j’étais au Kenya, j’avais travaillé avec un gars qui faisait des prises de statistiques. Au printemps l’an dernier, il m’avait d’ailleurs demandé s’il n’était pas possible d’organiser un match Zimbabwe-Belgique pour se préparer pour la Coupe du Monde", explique Antoine. "Ce gars a lancé une équipe U20 pour tester son matériel. J’ai donc commencé à entraîner cette équipe, qui montait en D1 pour la première fois. On a fait une très chouette saison, qu’on a terminée troisième".
Antoine Plasman se chargeait donc de la prise d’images, de la prise de stats, des données GPS... Un apport remarqué par l’équipe nationale du Zimbabwe. "Il n’y avait personne pour le faire en équipe nationale. Ils ont donc fait appel à moi".
Voilà notre homme engagé dans une belle aventure. Le Zimbabwe est en effet en pleine course à la Coupe du Monde 2027 en Australie. "Coacher directement me manque un peu mais Piet Benade, le T1, est très inclusif. Je fais partie intégrante du staff. J’apprends aussi énormément car il y a quand même de grosses pointures dans le staff".
Il y a un mois et demi, les "Sables" ont disputé la Zambeze Challenge Cup, une compétition réunissant trois pays par lequel passe le Zambèze : la Zambie, le Botswana et le Zimbabwe.
"On a gagné deux fois contre la Zambie et une fois contre le Botswana. On a donc eu ces trois matchs de préparation plus des matchs en interne à très haute intensité", souligne Antoine Plasman.
Objectif : l’Africa Cup, dont le vainqueur sera directement qualifié pour la Coupe du Monde. "Nous jouons notre premier match le 8 juillet contre le Maroc de Naoufal El Kadri (ex-Kituro, La Hulpe,...), qui y jouait en tout cas encore l’an dernier. C’est une grosse échéance car c’est éliminatoire. En fonction du résultat on jouera ensuite le Kenya ou l’Ouganda. Dans l’autre tableau figure la Namibie, le favori sur le papier". Si ce n’est que c’est le Zimbabwe qui a remporté l’Africa Cup en 2024....
S’il ne remet pas le couvert et ne remporte pas l’édition 2025, le Zimbabwe pourrait tout de même poursuivre son rêve de Coupe du Monde en terminant à une deuxième place qualificative pour le tournoi mondial de repêchage prévu à Dubaï en novembre... et que disputera la Belgique !
Zimbabwe et Belgique vivent donc une année très importante dans leur histoire. "Il y a d’ailleurs plein de similitude entre les deux pays au niveau rugby. Ici, il y a l’Afrique du Sud juste à côté, comme un peu la France avec la Belgique. Les meilleurs joueurs partent tenter leur chance en Afrique du Sud, voire en Angleterre. Le championnat national n’est pas très relevé non plus. Il n’y a par contre pas vraiment d’école de rugby dans les clubs ici au Zimbabwe, mais bien un rugby scolaire très développé. C’est très à l’anglaise. Les joueurs apprennent d’abord à maitriser les skills au niveau scolaire. Ils font 6h de skills par semaine. A 18 ans, ils sont capables de faire des passes des deux côtés, de jouer au pied, etc. Il faut alors leur apprendre à jouer à l’instinct, à prendre du plaisir sur le terrain. C’est un peu l’inverse de ce qui se fait en Belgique".

(Photo D.R.)