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Avec cette nouvelle victoire, les U17 du Président P. Tollet réalisent le premier triplé belge de l’histoire du tournoi (Cardiff Schools avait gagné huit fois de suite de 1973 à 1980 alors que la Délégation départementale de Paris s’est imposée de 1986 à 1989).


Alain Bloedt, responsable de la section cadets à Boitsfort. (Photo Sportkipik.be)

Considérés comme l’un des favoris du Tournoi, Boistfort n’aura finalement eu - au terme de ces deux jours de compétition - que 120 secondes de stress, mais deux minutes énormes qui auraient vu le trophée traverser la Manche.

Nous sommes à la seconde minute de la seconde mi-temps de la finale. Boitsfort est de nouveau opposé à Dudley, une équipe anglaise de la banlieue ouest de Birmingham, qu’elle a vaincu la veille, en poule, 14-00. Boitsfort a donc la meilleure cote parmi les nombreux bookmakers qui se sont massés autour du stade pour cette finale du Tom Morris 2011, joué dans un excellent état d’esprit par 15 équipes.

En raison de nombreuses maladresses de passes – une constante du tournoi que les Boitsfortois devront gommer samedi prochain s’ils veulent l’emporter contre le BUC, en finale du championnat de Belgique (coup d’envoi à 13h au Petit Heysel) -, les Boitsfortois n’ont pas su concrétiser leur domination lors de la première mi-temps. Le message de leurs entraîneurs Laurent Oosters, Antoine Plasman et Alain Bloëdt se veut donc positif puisque les intentions sont là et que, seule, fait défaut la finition.

Proche de la catastrophe

La seconde mi-temps a donc repris depuis à peine deux minutes que le pire scénario se met en place pour les jeunes Belges. L’arbitre siffle une pénalité contre Boitsfort. Situé à 35 mètres des poteaux boitsfoitois, l’occasion est trop belle pour l’ouvreur anglais qui, dans la plus pure tradition anglo-saxonne n’hésite pas. Il indique à l’arbitre qu’il souhaite la transformer. Comme le veut le règlement du tournoi, les pénalités doivent être transformées par drop-goal. Cela n’effraie pas le jeune Anglais qui, d’un puissant botté, ouvre le score du match. 03-00. Les clameurs côté anglais contrastent avec les réactions de stupeur des joueurs boitsfortois, qui encaissent là leur trois premiers points du tournoi ! Dans un match traditionnel cadet de soixante minutes, il n’y aurait pas lieu de paniquer, sauf que nous sommes dans un tournoi où les mi-temps durent seulement … sept minutes. Il ne reste donc que cinq minutes de jeu. Il faut réagir et vite !

Maîtres de leur destin

Combien d’équipes baissent souvent pavillon dans un tel scénario ? Combien de joueurs se croit tenter de sauver leur équipe par des exploits individuels dans une pareille situation ? Rien de tel ici, le groupe boitsfortois, représentant au cours de cette finale les espoirs de la Belgique ne semble pas prêt à concéder la défaite à l’hôte Albion. Sur le coup d’envoi, les Boitsfortois capturent, par Jules Teyssère, le ballon au nez et à la barbe d’Anglais médusés. Ils avancent grâce à leur troisième ligne puis enchaîne côté ouvert. La balle passe de main en main jusqu’au second centre, Romain Coulon, qui décide de rentrer sa course d’un puissant raffut. La ligne anglaise est déstabilisée. Le soutien tarde à arriver mais contrairement à la première mi-temps, le centre boitsfortois ne tente pas le diable par une passe qui risquerait d’être intercepter en raison de la position à plat de son arrière. Un maul se constitue avec le retour des avants qui enchaînent si bien qu’un des deux piliers anglais se met à la faute en entrant sur le côté du regroupement. L’arbitre laisse l’avantage, il ne profite pas. Ce sera donc une pénalité pour Boitsfort à 20 mètres des poteaux de Dudley. Une belle occasion d’égaliser même si le coup de pied est délicat car la faute a été commise légèrement sur la gauche du terrain et qu’il faut droper. Discussion parmi les joueurs. Le temps tourne. Il reste moins de 4 minutes de jeu. La décision tombe par le capitaine boitsfortois, Gilles Gheyssens : ce sera une pénal-touche ! Sur le lancer, le seconde ligne Thomas Boden se saisit du ballon et impulse un maul pénétrant qui se termine par un essai transformé par Goran Tauber. Le score est désormais à l’avantage de Boitsfort (07-03) mais l’arbitre semble prendre du plaisir à diriger le match.

Soudain un éclair

Les Anglais ne reviendront plus. Encore vexés d’avoir été mis en échec en début de seconde mi-temps, les joueurs d’Alain Bloëdt, en veulent plus. Le second acte se met en marche dès la réception du coup de pied anglais. Maître du ballon, Boitsfort enchaîne, privant leurs adversaires de munitions. Les nettoyages sont propres, les enchaînements plus fluides mais la défense anglaise n’abdique pas quand, soudain, l’ailier droit boitsfortois Marc Tchangue se saisit du ballon. Plus personne ne l’arrêtera. Tel un funambule, il passe en revue plus de quatre Anglais avant d’aller aplatir dans l’en-but de Dudley. Second essai pour Boitsfort. Coup de sifflet de l’arbitre. Boistfort exulte. Le trophée restera en Belgique, à la Foresterie, une année supplémentaire.

"Je suis très content pour cette superbe génération que je me régale à entraîner", a expliqué Alain Bloëdt, responsable de la section cadet de Boitsfort. "En tant que détenteur du trophée, nous nous étions mis pour objectif de défendre notre bien mais vous savez comme il est difficile pour tout entraîneur de catégorie jeune de reconstruire chaque année un nouveau groupe compétitif. Ma chance est de pouvoir compter sur le travail de Laurent Oosters et Antoine Plasman qui depuis deux ans et demi ont pris en main notre équipe 2, généralement des premières années qui explosent quand ils entrent en deuxième année cadet. En cette fin de saison, la concurrence est donc à son maximum et l’ambition énorme. Ce sera donc un casse-tête de sélectionner seulement 22 joueurs samedi prochain pour la finale du championnat contre le BUC mais bien entendu je préfère cela que le contraire et tout ceci reste de bon augure pour le club. En attendant, nous allons savourer ce trophée, bien récupérer, nous préparer avec humilité pour être prêt samedi prochain, non sans oublier de remercier le Kituro et tous ses bénévoles pour la qualité de l’organisation de ce tournoi qui fait honneur à tout le rugby belge".

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(Photo Kituro)