L’année 2007 avait été verte et blanche avec le succès des Springboks sur l’Angleterre en finale du Mondial (15-6). 2008 aura été rouge et noire avec le dixième Grand Chelem gallois de l’histoire du Tournoi des cinq ou six nations au printemps, suivi d’un neuvième sacre des All Blacks dans le Tri-Nations durant l’été puis d’un troisième Grand Chelem dans les îles britanniques de ces mêmes Néo-Zélandais à l’automne.
Les nouveaux rois ont pourtant choisi deux options différentes fin 2007. Après leur élimination en phase de poules de la Coupe du monde, les Gallois ont décapité Gareth Jenkins et rappelé Warren Gatland, qui avait déjà entraîné le XV au Poireau de 2002 à 2004. La Nouvelle-Zélande, à l’inverse, a maintenu sa confiance à Graham Henry, malgré l’élimination en quart de finale du Mondial face à la France (20-18).
Deux coups gagnants. Avec Gatland, l’ailier trentenaire Shane Williams a retrouvé ses jambes de 20 ans, inscrivant six essais durant le Tournoi pour devenir le meilleur marqueur gallois de l’histoire (44 essais en 61 sélections), avant d’être élu meilleur joueur de l’année par l’International Board (IRB, organe suprême du rugby).
Une première pour un Gallois, depuis la création de ce trophée en 2001 et une manière de célébrer le réveil des Diables rouges, seule équipe du Nord à s’imposer face à l’un des trois géants du Sud (Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) en 20 confrontations cette année.
Henry, lui, a su relancer son ouvreur Dan Carter, dont l’année 2007 en retrait explique en partie la nouvelle désillusion néo-zélandaise en Coupe du monde. Même si sa réussite dans les tirs aux buts cet automne a été médiocre (62,5 %), le nouveau numéro 10 de Perpignan a retrouvé son emprise sur le jeu des All Blacks, moins flamboyant mais plus rigoureux (aucun essai encaissé en Europe).
Leur marge sur la concurrence est moins grande qu’en 2005 ou 2006. Les champions du monde sud-africains ont signé l’un de leurs deux exploits de l’année avec leur retentissante victoire (42-6) à Twickenham, en étant la première équipe à s’imposer en Nouvelle-Zélande (30-28) depuis 2003. Gagner en régularité est désormais l’objectif de leur nouvel entraîneur Peter De Villiers, tandis que son homologue Robbie Deans doit reconstruire la défense de l’Australie (21 essais encaissés en 6 matches du Tri-Nations).
Les autres novices ont également connu des débuts difficiles dans le Nord. Le patron du XV de France Marc Lièvremont cherche un équilibre entre un hiver trop découvert et un automne frileux, tandis que les rêves de jeu offensif de l’Anglais Martin Johnson ont été douchés par les lourdes défaites du XV de la Rose face aux trois grands du Sud.