Forte de 4 équipes liégeoises, cette division est évidemment le centre d’intérêt du rugby régional, d’autant que ces équipes, au contraire de Seraing, Huy et du Hautes-Fagnes, se situent dans un rayon géographique assez restreint. Cela ne donne que plus d’intérêt à ces rencontres, il suffisait de voir le monde qui assistait aux matchs entre le RFCL et le Standard et le Coq Mosan recevant Visé pour voir que doucement, le rugby sort de l’anonymat dans lequel il était confiné. Et la position de nos clubs au classement n’y est évidemment pas pour rien. Même s’il n’est que second, le Kituro, invaincu, semble promis à la première place, ayant clairement fait de la montée son objectif principal. Les Bruxellois ont transféré en masse et aligne une équipe jeune et talentueuse autour du prometteur Romain Orban.
Mais derrière, c’est la bouteille à encre. Visé occupe la première place à la faveur de deux matchs de plus que son dauphin actuel. Si les joueurs de la cité de l’oie représentaient le gros point d’interrogation de cette saison, ils ont vite prouvé qu’ils n’y feraient pas de la figuration. Avec 8 victoires pour 2 défaites et 1 nul, les Visétois ont d’ores et déjà assuré leur présence au tour final, grâce à un groupe jeune encadré par quelques valeurs sûres comme Thierry Masset ou Guillaume Clavel. Malgré tout, ils doivent encore étoffer leur noyau qui n’arrive pas encore à s’exporter comme il le devrait.
3ème, le voisin et ennemi ancestral de Visé, le Coq Mosan, ne réitèrera sans doute pas l’exploit de la saison passée qui l’avait vu terminer la saison régulière à la première place. D’abord, l’effet de surprise ne joue plus et la phalange de Berneau est attendue comme il se doit chez tous ses adversaires. Ensuite, alors qu’ils avaient été relativement épargnés l’an passé, les joueurs du Coq visitent plus souvent qu’à leur tour l’infirmerie ces temps-ci. Et enfin, il faut aussi le reconnaître, on ne retrouve plus chez les équipiers de Fred Heynen le fighting spirit et la solidarité qui les unissaient l’an passé. Il y a 12 mois, une défaite 41-7 au RFCL aurait été inconcevable le long de la Berwine. Cette saison, elle est non seulement arrivée, mais elle a été suivie d’un déplacement à Leuven où seuls 15 joueurs ont répondu à l’appel. Un des objectifs dorénavant sera de resserrer les rangs et de retrouver la cohésion qui leur permettra de boucler ce second tour sans trop de difficultés.
Juste derrière, le RFCL occupe une très belle 4 ème place, et il se dit à Liège qu’il ne s’en contentera pas, même si Anvers revient sur eux comme un boulet de canon. Avec 5 victoires pour 3 défaites et 1 nul, les Sang et Marine peuvent franchement regretter les points bêtement perdus au Celtic, à Visé et à Anvers. Sans ça, ils seraient toujours en mesure de titiller le leader. Erreurs de jeunesse ? Sans doute, même si le groupe compte plusieurs pions expérimentés et que quelques joueurs, comme Gilles Coucharière, ont réellement éclaté à ce niveau. Le retour aux affaires de Geoffrey Henrotte, Gérald Poncin et Xavier Vaesen leur a également fait beaucoup de bien. Mais après avoir joué le maintien deux saisons de suite, les Liégeois doivent encore apprendre à gérer leur nouveau statut. Au complet, ils ne doivent craindre personne à domicile et peuvent accrocher à peu près n’importe qui en déplacement. Objectif ? Prendre conscience de leur possibilité et mieux gérer les matchs quand ils font la course en tête...
Finalement, seul le Standard déçoit dans cette série. Après deux belles saisons, les Rouches ont raté leur départ et se retrouvent maintenant en position de relégable. La défaite contre Namur n’a fait qu’accentuer le malaise. Si au départ, l’intention de faire jouer ceux qui s’entraînent est louable, Bernard Loiseau ne cache pas que certains cadres, qui ne sont pas présents deux fois par semaine à l’entraînement, n’apprécient guère cette situation. Même si à Beaufays, on dit que tout va bien, certaines remarquent laissent à penser que tout n’y est pas complètement rose. Le club est à l’aube d’un choix pour ce second tour : soit rendre les rênes de l’équipe aux anciens qui ont le potentiel de sauver les meubles, soit continuer à faire confiance aux jeunes, quitte même à redescendre une saison en D3 pour leur permettre de s’aguerrir. Chacune des solutions à ses avantages et ses inconvénients, on sera très vite fixé sur la politique mise en place pour le second tour, car s’ils veulent encore jouer en D2 l’an prochain, les Standarmen n’ont plus beaucoup le choix !