Anderlecht a dans l’ensemble été dominateur en mêlée. (Photo Sportkipik.be)

"Je suis content", avouait au terme de la rencontre Yvan Luyten, le coach anderlechtois. "Par rapport au niveau des deux équipes sur papier, Boitsfort était largement supérieur. Mais ils n’ont pas eu si facile ce soir". En effet. Anderlecht a d’emblée manifesté sa grosse envie sous la pluie et sur un terrain particulièrement boueux. Les Mauves faisaient pratiquemment jeu égal au cours d’une première période marquée par quelques erreurs inhabituelles dans le chef des Boitsfortois. A la 17ème, Nicolas Vandecauter avait notamment répondu à une première pénalité de Peter Duchau au quart d’heure. Le même Duchau donnait ensuite l’avantage à Boitsfort à la demi-heure (6-3) avant que l’arbitre Serge Goffinet ne siffle la mi-temps.

Dans des conditions de jeu davantage favorables à Anderlecht, Boitsfort se montrait alors fébrile, voire inquiet. Après un drop anderlechtois manqué, le club du président Denis Guillemot se rassurait quelque peu en inscrivant un premier essai opportuniste (13-3, 51ème). Compte-tenu des 7 points de handicap accordés à une formation de division 2, Anderlecht résistait. Mieux, Nicolas Vandecauter ramenait le doute dans les esprits boitsfortois en égalisant à 13-13 à la 55ème minute de jeu.

La dernière demi-heure tournait cependant à l’avantage de Boitsfort, grâce notamment à plusieurs changements. Les leaders de division 1 trouvaient à nouveau le chemin de l’en-but visiteur (20-13). Ils dominaient ensuite des Anderlechtois accusant visiblement le coup physiquement. Boitsfort attendait toutefois la 78ème minute pour se mettre à l’abri via une pénalité (23-13).

Malgré cette défaite plus qu’honorable, Anderlecht a tenu tête à Boitsfort durant près d’une heure de jeu et a donc réussi avec mention son test grandeur nature en vue de la prochaine saison qui verra les Mauves retrouver l’élite du rugby belge. "C’est bien pour les joueurs, car ils voient l’écart qu’il y a", précise Yvan Luyten. "Le gros problème la saison prochaine sera d’attraper le rythme de la d1. Et vite en plus car il y a moins de matchs en première qu’en deuxième division".

Cette rencontre entre Boitsfort et Anderlecht avait par ailleurs un caractère spécial pour deux joueurs en particulier. Christophe Duret, Anderlechtois de coeur mais Boitsfortois depuis un an, et Francis Demolder se sont en effet croisés sur le terrain. "Ca m’a évidemment fait plaisir de jouer contre Anderlecht", déclarait un Christophe Duret qui n’a pas levé le pied pour autant. "C’est aussi les respecter que de jouer à fond. Il mérite tout autant le respect que les autres équipes. On avait en tout cas intérêt à jouer à fond, car sinon je ne sais pas si on aurait gagné".

"C’était évident que c’est un match que tu joues avec une boule dans le ventre", reconnaissait pour sa part Francis Demolder. "Les émotions sont énormes. Tu as beau avoir joué des matchs internationaux, ce genre de match te donne une pression énorme. Tu joues contre tes amis, et même ton fils (ndlr : Mika Demolder évolue à Boitsfort). Ce qui était important, c’était d’être les premiers à l’impact, pour pouvoir développer un jeu au sol efficace grâce à notre puissance physique. Le sang frais mis par Pierre Amilhat en deuxième période a été un tournant pour la conquête. On a dominé en mêlée mais le long terme a payé".

Qualifié pour les demi-finales de cette Coupe de Belgique, Boitsfort retrouvera Soignies ce samedi à Laakdal. L’autre demi opposera pour rappel les Brussels Barbarians au Standard (d2), dernier ’petit poucet’ à ce stade de la compétition.

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Francis Demolder et Christophe Duret. (Photo Sportkipik.be)