"Après un bon début de match caractérisé par un drop d’Alan (ndlr : Williams) valable mais hélas refusé, sans oublier deux superbes occasions d’essais pas concrétisées pour quelques centimètres, la première mi-temps nous a vu rejoindre les vestiaires sur le score de 17-13 en faveur des Russes après avoir encaissé 3 essais à 0 (dont un de pénalité) sur un match assez équilibré", relate Richard McClintock.

Tout était alors encore possible pour les Diables Noirs. "La deuxième mi-temps nous a alors fait plonger dans l’irrationalité. Les 20 premières minutes ont vu les Russes se détacher, nos garçons payant la débauche d’énergie de la 1ère mi-temps mais aussi tous ces efforts consentis lors des précédents matchs, ces 6 semaines d’intensité, de fatigue, de rassemblements, de trajets. De 17 à 13, le score est monté à 29-13".

Et c’est là que l’équipe belge a une énième fois fait parler le coeur. "Beaucoup d’équipes se seraient alors totalement écroulées. Mais comme contre la Roumanie, ils se sont révoltés, refusant de mourir, mettant en avant leur esprit de solidarité, leur amitié. Coté staff, nous avons tenté un coup de poker, en remplaçant 5 joueurs d’un coup après le dernier essai des Russes, pour donner un supplément d’âme. Et, alors là... Le match a basculé dans une autre dimension".

"Après être revenu à 29-18, puis 36/18, les garçons se sont lancés dans un rugby échevelé revenant d’abord à 36-25 après un superbe essai de mouvement, pour à l’entame des arrêts de jeu du match concrétiser leur remontée à 36-32 sur un 4ème essai, de pénalité, sur mêlée enfoncée après avoir durant de longues minutes fait le siège de la ligne russe".

"Le seul mot que nous puissions, nous staff, leur dire, c’est merci !"

Beaucoup de supporters belges présents derrière leur écran d’ordinateur pensaient alors que les Diables Noirs venaient d’ajouter le point de bonus défensif à celui offensif. Un sentiment partagé par le staff à Sochi : "Nous pensions en effet à cet instant entendre le coup de sifflet final et récupérer ainsi 2 points de bonus (défensif et offensif) inespérés après l’heure de jeu. Mais non, l’arbitre qui s’était déjà fait remarquer, ce des deux cotés, par ses coups de sifflet des plus surprenants, en décida autrement, ajoutant 2 minutes supplémentaires qui n’avaient aucunement lieu d’exister. Et c’est là, que nous pouvons parler de naiveté de notre part. Au lieu de conserver le ballon, pour soit garder nos 2 points ou soit, qui sait, sur un malentendu russe, accroître notre bénéfice de 2 points en 5 points en remportant le match, nous nous sommes débarrassés du ballon sur un jeu au pied hasardeux et le retour fut violent, accentué par quelques erreurs de défense. Les Russes marquant un ultime essai, qui nous enlevait un point, celui du bonus défensif...".

Battus 43-32, les Diables Noirs auraient une nouvelle fois pu revendiquer davantage. Mais cet ultime résultat de la saison en Championnat d’Europe des Nations confirme le bilan positif. "Oui on peut regretter ce point perdu", précise encore McClintock. "Mais que dire de ce point gagné avec ce panache, cette volonté, cette manière ? Que dire du mental, de cet esprit dont les garçons ont encore fait preuve, traduit par ces 20 dernières minutes intenses, alors que la cause semblait entendue ?"

"Le seul mot que nous puissions, nous staff, leur dire, c’est merci. Merci pour le bonheur, les émotions que vous nous transmettez. Merci de vous comportez ainsi, faisant honneur à votre maillot... Merci d’aller chercher ces forces, ce talent là ou nul autour de vous y pense".

Quelques photos des Diables Noirs à Sochi

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