Au coup d’envoi, les joueurs enchaînent tambour battant un jeu axial qui fait mal aux Brésiliens.

Quand on voit « Jibé » percer la défense brésilienne, on se met à rêver d’un second essai du pilier droit du SC Albi. L’action rebondit vers les ¾ jusqu’à l’aile. On joue depuis une minute et la Belgique met au supplice le Brésil avec des avancées, du soutien, du rythme, de l’envie. Finalement, Berguet surgit au ras de la ligne d’en-but et inscrit le premier essai de la partie. Transformé par Matias Remue. La Belgique mène 7-0 et le Brésil n’a pas encore compris ce qui était arrivé.

La pression belge s’intensifie durant les 10 premières minutes et le capitaine Jean-Maurice Decubber plante le deuxième essai à la suite d’une longue séquence exécutée rapidement. Au départ, une course de Julien Berger sur le petit côté, bien relayée par Felipe Geraghty. Enchainement dans l’axe de passes après placage. C’est beau, c’est net. On pense les Belges partis pour un festival offensif.

Si les intentions sont bien réelles, les Belges retombent dans leurs travers : imprécisions, petites fautes techniques, hors-jeu…les Brésiliens commencent à mettre la main sur le ballon et à jouer d’abord avec leurs puissants avants et ensuite avec leurs rapides arrières. La défense belge tient bon…il y a des possibilités d’aller marquer mais à chaque fois, un Brésilien fait acte de résistance. Ils n’ont pas envie de céder et le démontrent.

Une interception brésilienne nous fait reculer de 50 mètres… Heureusement le danger est temporairement annihilé. Vers la 35e minute, les avants brésiliens enchainent une série de pick and go qui va s’avérer fatal. 14-7 après la transformation. Les Belges ont perdu leur allant des premières minutes et subissent la loi du pack le plus costaud. Heureusement, une excellente défense nous permet d’atteindre la mi-temps avec 7 points d’avance. Trop d’erreurs, de pénalités concédées, d’énervements… de passage à vide mental… l’ascendant psychologique a changé de camp.
A la mi-temps, on doit resserrer les rangs, se parler, se reconcentrer et vouloir aller de l’avant.

Pourtant galvanisés par la fin de première mi-temps, ce sont les Brésiliens qui prennent le jeu à leur compte. 14-10 sur pénalité. Ils insistent et campent dans le camp belge. Les fautes se répètent et Toon Deceuninck est averti, carton jaune, les Belges sont à 14. Les Brésiliens commencent un maul pénétrant qui finit sa course dans l’en-but par le talonneur du Barça Rugbi Rosetti. 14-17 après transformation.

Le pack brésilien est expérimenté, roublard… Les Brésiliens trainent entre les lignes et empêchent les progressions belges. A la 51e, le match bascule à la suite d’un geste d’humeur qu’on aimerait ne jamais voir de la part de notre pilier Charlesty Berguet. Oui le talonneur brésilien le plaque à retardement, oui l’action était terminée et le Brésil avait déjà hérité d’une pénalité. Mais en aucun cas ce geste était nécessaire. Il doit s’en vouloir car il laisse tomber les copains… Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’en rajouter. Toutefois, les Belges se retrouvent à 13 pendant 6 minutes.

Et pourtant, cela sonna la révolte… C’est vaincre ou mourir. Matias Remue passe trois points et les Belges recollent au score 17-17. Puis, ils repassent devant 20 à 17 avec une nouvelle pénalité convertie. Tenir et ne plus commettre de fautes, donner toute l’énergie avec l’appui du banc.

Pénalité pour le Brésil 20-20. Choix étrange en supériorité numérique…Nous n’allons pas nous en plaindre. Les Belges reprennent le fil de leurs idées, ils progressent…avantage alors qu’ils sont juste devant la ligne d’en-but… Passe d’extra-terrestre d’Isaac Montoisy vers Matias Remue qui crochète intérieur et essai… 25-20. La transformation est manquée…Dommage.

Les Brésiliens repartent à l’assaut. Ils se rapprochent et trouvent une touche dans nos 22 mètres. Bras-cassé ou coup-franc parce que le relayeur est rentré trop tôt dans l’alignement… joué à la main, le Brésil s’en remet au pick and go et plante l’essai entre les poteaux. 25-27 à la 76e… Pénalité pour la Belgique… elle passe juste à côté. C’est intenable, suffoquant,… haletant quand les Belges amorcent leur dernière banderille, toute l’énergie et la rage de vouloir vaincre et continuer de rêver à l’Australie. Pénal-touche, ballon porté et Maxime Jadot surgit tel un Diable Noir de sa boîte pour terminer dans l’en-but. 30-27…Dernière munition pour le Brésil, cela va de gauche à droite puis de droite à gauche et finalement Isaac Montoisy met les mains sur le ballon et c’est le grattage salvateur. Belgium’s still alive.

Techniquement ce ne fut pas parfait… Beaucoup de fautes, de coups de pied mal dosés, d’hors-jeu qui ont permis de garder les Brésiliens dans le match.
Le banc a changé la donne tant pour les Belges que pour les Brésiliens mais heureusement pour nous plus en notre faveur.

Le cœur a parlé pour effacer ces erreurs. La volonté de poursuivre le rêve…gagner à 14 contre 15 face à un Brésil qui voulait juste se prouver qu’ils méritaient une seconde chance. Battre le Brésil est une première en trois confrontations. Jouer une finale contre les Samoa pour obtenir le dernier ticket pour une Coupe du Monde relève presque du conte de fées.

Bravo et respect à vous les mecs.
Une pensée pour Maurice Fromont…j’espère que ce n’est pas trop grave.

Nicolas De Vos


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Les photos du match Belgique - Brésil
(Photos Yves Smeets)